Perspectives : Gascogne, “nouvelle frontière” des bulles françaises ?
La dynamique des vins effervescents du Gers intrigue les spécialistes. Les chiffres le prouvent : exportés aujourd’hui dans plus de 30 pays, ils sont particulièrement prisés en Scandinavie et au Japon, marchés attentifs à la fraîcheur et à l’originalité. Certains domaines, comme Tariquet ou Plaimont, écoulent jusqu’à 15 % de leur production effervescente à l’export, contre 5 % il y a dix ans (Sud-Ouest – rubrique vin).
La presse internationale (Decanter, RVF, Wine Enthusiast) commence à remarquer l’audace et la diversité des styles, saluant la faculté du Gers à « rendre la bulle aussi indispensable que l’accent gascon » (RVF, dossier spécial Sud-Ouest, juin 2023).
Mais c’est sans doute en Gascogne même, dans les caves rurales ou les marchés d’été, que l’on mesure le mieux la résilience et la créativité de ce vignoble. Ici, la bulle n’est ni luxe ni folklore : elle incarne la pédagogie d’un terroir, la réconciliation du passé et du présent, l’équilibre entre exubérance et discrétion—comme un matin sur les coteaux, un souffle entre le brouillard et le soleil.
Les vins effervescents du Gers ne cherchent ni la perfection policée ni la copie des modèles du Nord. Ils offrent, à qui veut les écouter, la promesse tenace d’une fraîcheur vraie, le goût d’un terroir pluriel qui, même en bullant, ne cède rien de sa singularité obstinée.