Perpétuer la diversité : enjeux et promesses du doux gersois
Le reflet des vins doux et moelleux du Gers, c’est celui d’une région discrète, sensible à la nature, qui fait confiance à des cépages parfois peu célèbres mais toujours enracinés, capables d’exprimer le paysage, la lumière et la patience humaine. Alors que la mode incite souvent à la standardisation du goût, le Sud-Ouest parie sur la diversité génique : le Parcours VInnov 2020, mené avec l’INRAE, a ainsi recensé plus de 47 cépages autochtones en Gascogne adaptés pour demain, alors que l’ensemble du vignoble mondial s’appuie sur moins d’une vingtaine pour 90% de la production (source : OIV, rapport 2021).
Ce riche patrimoine donne aujourd’hui des cuvées tantôt solaires et tendres, tantôt nerveuses et miellées. Il offre une palette de vins prêts à être dégustés jeunes, mais qui n’ont pas peur de la garde (plus de 10-15 ans pour les plus grands liquoreux à base de Petit Manseng). En cherchant à préserver cette diversité, le Gers affirme une voie unique dans le paysage français des vins doux.
S’approcher d’un moelleux gascon, c’est déguster le souvenir d’un automne humide, d’une vendange tardive écoutant le climat, de cépages à la fois rustiques et délicats. Le geste du vigneron prolonge celui des anciens, et chaque grappe porte cette mémoire, entre rêverie d’antan et promesse de printemps.