Le Colombard, aujourd’hui et demain
C’est sans doute l’un des paradoxes du Colombard : il a longtemps été tenu pour un simple « cépage de distillerie », avant d’être réinventé par une poignée de vignerons en quête d’émotions neuves, puis, dans les années 2000, reconnu comme ambassadeur du renouveau gascon. D’un cépage de complément, il est devenu le marqueur de toute une région.
Face au changement climatique, il conserve un avantage : une acidité naturelle élevée, précieuse dans cette époque où tant de blancs s’alourdissent sous la chaleur. Des recherches sont menées pour adapter encore sa conduite (port greffé, irrigation raisonnée, couverts végétaux), mais c’est dans la fidélité à sa terre et à sa saison que le Colombard garde son éclat.
Il y aura d’autres modes, d’autres croisements, d’autres aventures œnologiques. Mais le Colombard garde la force tranquille des choses enracinées : vif, franc, jamais compliqué, toujours vivant. Il s’offre comme un paysage ouvert, à qui veut bien prêter attention. Dans chaque verre, on retrouve cette promesse simple de la Gascogne : un coup de frais sur la langue, un souvenir de prairie, et ce goût de lumière qui appelle l’été.